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F. Joannès Fontanay, une âme extraordinaire

Les Frères Maristes sont plongés dans la tristesse suite au décès du Frère Joannès FONTANAY, survenu le 17 janvier 2024, à l'âge de 96 ans. Les obsèques et l'inhumation auront lieu le lundi 22 janvier à 15 heures à Saint Genis-Laval (69). Les Frères vous prient de continuer à prier pour le repos de cette âme extraordinaire.

Colonne de l'Institu Mariste en France

Frère Joannès Fontanay a été pour l’institut, et tout particulièrement pour les provinces de France, l’un de ces Frères que le P. Champagnat appelait « les colonnes de l’institut ». Lui-même nous a laissé quelques pages autobiographiques écrites en 2014. Dans cette notice nous essaierons d’en tirer l’essentiel.

Né à Saint Héand le 18 octobre 1927 dans une famille d’agriculteurs, sixième d’une fratrie de 5 garçons et 2 filles, il a huit ans lorsque son père décède en 1935. La famille étant revenue sur la petite propriété familiale de Chevrières, Joannès y fréquente l’école des Frères avant de partir au juvénat de La Valla en octobre 1939. Ayant terminé ses études primaires, il est invité à entrer au postulat de N.D. de l’Hermitage le 2 février 1942. Il n’a pas encore 15 ans. Mais c’est le temps de la guerre, des restrictions alimentaires, du manque de chauffage et d’une certaine improvisation dans la formation.

Il prend l’habit et le nom de F. Joannès Pascal le 15 août 1942. L’année d’après, il devra attendre d’avoir 16 ans pour prononcer ses premiers vœux le 19 octobre 1943. Scolastique, il obtient le brevet élémentaire en juin 1944, puis la première partie du bac en octobre. La guerre occasionnant des pénuries en personnel scolaire, le F. Joannès nommé dans la communauté de St Genest Malifaux en octobre 1944 passe ensuite à Marlhes où à 17 ans et demi, il assure une classe complète (avec 3 divisions) et un service de surveillance jusque vers le 25 juin 1945. En octobre 1945 il retourne au scolasticat de Saint Genis pour obtenir, en 1946, la 2ème partie du baccalauréat. Dispensé de service militaire il a prononcé ses vœux perpétuels en septembre 1949 avant d’exercer au Noviciat de N.D. de Lacabane à Cublac en Corrèze pendant deux ans (1949-51).

Frère Joannes a mené une vie particulièrement dynamique. Parmi ses nombreuses activités, nous pouvons citer son rôle en tant qu'enseignant de langues et de religion, Directeur du scolasticat de N.D. de l’Hermitage, Directeur de l'établissement Notre Dame de Valbenoîte à Saint-Étienne, et à partir de mars 1969, Provincial de N.D. de l’Hermitage et ensuite Directeur de l’important établissement Saint Laurent à Lagny. En 2006, il a assumé la fonction de secrétaire général de l’UFE (Union des Frères Enseignants). En janvier 2009, il a entamé ce que nous pourrions qualifier de retraite active en rejoignant la communauté de la maison provinciale à Ste Foy, puis à Lyon 6ème.

Un fil conducteur vers le service aux autres

« J’ai eu une vie très active commencée jeune (enseignant dès 17 ans et demi) et poursuivie bien au-delà de 80 ans. Je n’ai pas 'ménagé ma peine' ; et ainsi ma vie de consacré a été tournée vers les autres soit dans la vie communautaire, soit dans l’activité apostolique directe. Je perçois un peu confusément qu’il y a eu, dans ma vie, ce fil rouge ou cette ligne droite qui l’unifie. J’estime aussi que j’ai eu le souci de servir aussi bien que possible, là où on m’a demandé d’exercer mon activité, alors que parfois j’ai été nommé à des postes difficiles. Je crois avoir ainsi accompli mon 'vœu d’obéissance'. D’ailleurs n’étant pas particulièrement novateur, je me suis coulé aisément dans les structures existantes et dans les règlements de la vie communautaire. Cette fidélité, un peu matérielle, à suivre une règle de vie ne m’a pas vraiment coûté et m’a probablement aidé à garder la 'ligne droite' évoquée précédemment. »

C’est en 2023 seulement qu’il sentira vraiment les épreuves du grand âge qui l’obligeront à rentrer à l’EHPAD de St Genis, où il n’a résidé que quelques mois. A la fin de son autobiographie il cite ces paroles de St Jean de la Croix : « Un grand amour m’attend ».

Article rédigé par Frère André Lanfrey.